Baptiste Bonneau ou l’art d’essayer et de se nourrir de projets. Quand il a eu 18 ans, le jeune gardien formé à La Vendéenne a choisi de vivre sa propre expérience à Biarritz, plutôt reconnue pour son surf et son équipe de hockey sur glace le Hormandi (1) d’Anglet, que son équipe de rink-hockey. « C’était le bon moment pour moi de partir et de me faire les dents ailleurs », explique le cadet d’une famille de trois gardiens (Quentin, Baptiste et Axel).

Considérait-il à l’époque qu’il n’avait pas sa place dans la cage yonnaise ? « La Vendéenne a toujours formé et connu de très grands gardiens. À cette époque, mon grand frère Quentin (22 ans) jouait encore, il y avait aussi Benoît Rainteau (gardien jusqu’en 2017) et Jérémie Bonnaud (22 ans)… »

Il a joué six ans à Nantes, avant de rejoindre l'Espagne

Après l’aventure biarrote, il a rejoint le Nantes atlantique rink-hockey. « Le club était en N2, il cherchait un gardien. Le projet sportif m’intéressait : une montée en N1 sous trois ans, un maintien et un objectif européen. » Au final, il a tout connu et se rappelle des derbies avec le club yonnais : « Ils étaient chauds. Certains pouvaient penser que je détestais La Vendéenne, mais pas du tout, j’étais focalisé sur le jeu et la réussite de l’équipe. »

En 2018, avec l’aide de son coéquipier barcelonais Alex Martinez, il a fait le choix d’une nouvelle culture. Il a rejoint le club de Cerdanyola, situé dans la périphérie de Barcelone : « Historiquement, c’est le plus vieux club de rink-hockey. Après avoir été longtemps en Élite, il évolue aujourd’hui dans la première division catalane, ce qui correspond à la troisième division espagnole. »

Quel est le niveau ? « C’est du niveau des six dernières équipes du championnat N1 Élite en France, et c’est plus fort que la deuxième division espagnole. Car ici en Catalogne, le rink-hockey est très implanté. Les équipes sont composées de jeunes joueurs très prometteurs et d’anciens professionnels. »

« Je suis toujours prêt à porter le maillot de l'équipe de France »

En septembre, il a débuté sa troisième saison, au poste de gardien titulaire. « J’avais beau être un des gardiens de l’Équipe de France (depuis 2015 et les championnats du monde en France), il a fallu que je fasse mes preuves. Notre formation française n’est pas reconnue ici. Et pourtant, on réalise de belles performances à l’international, malgré un statut non-professionnel… »

Lui-même ne vit pas de sa passion : « J’ai la chance d’avoir un employeur (Rezo Energy) compréhensif. Le club nous aide sur nos déplacements, l’accès à la salle de musculation et sur les primes de matches. »

Pense-t-il aux prochains championnats d’Europe qui devraient se tenir en 2021 ? « Je suis toujours prêt à porter le maillot de l’Équipe de France. Même si depuis 2016, je dois prendre sur mes vacances pour disputer les grands championnats… » Il y a cinq ans, le rink-hockey français a perdu son statut de sport de haut niveau.

Il n'exclut pas de revenir dans un club français

Comment se passe la cohabitation avec le Covid en Espagne ? « Ici, nous avons beaucoup plus d’infrastructures sportives qu’en France. On a quatre pistes de rink-hockey, ce qui permet d’éviter les regroupements. La mairie et le club fonctionnent main dans la main. Nous pouvons nous entraîner, sans disputer de matches… La reprise est programmée pour le 10 janvier, avec deux matches par semaine. »

La fin de saison est encore loin, mais Baptiste sait déjà que de nombreux facteurs entreront en ligne de compte, au moment de choisir son futur projet : « Mon amie travaille actuellement à Londres. Un retour en France n’est pas impossible mais si je pense que notre sport et notre championnat amateur sont d’ores et déjà fortement impactés et risquent de l’être encore quelque temps… »